182 chauffeurs de cars scolaires testés positifs aux stupéfiants et à l’alcool : un signal d’alarme pour la sécurité des enfants
Lors d’un déplacement en Eure-et-Loir, le ministre des Transports Philippe Tabarot a annoncé les résultats des contrôles menés depuis le début de l’année dans le cadre du Plan Joana, dispositif lancé après l’accident tragique de Châteaudun en janvier dernier. Entre janvier et fin août 2025, près de 30 000 chauffeurs de cars scolaires ont été soumis à des dépistages d’alcool et de stupéfiants. Le bilan est inquiétant : 182 conducteurs ont été contrôlés positifs, dont 119 pour usage de stupéfiants et 63 pour consommation d’alcool.
Un drame à l’origine du Plan Joana
Le 30 janvier 2025, une collision à Châteaudun avait bouleversé la France : une lycéenne de 15 ans avait perdu la vie dans un accident impliquant un car scolaire dont le conducteur avait consommé du cannabis. En réaction, le ministère des Transports a instauré le Plan Joana – baptisé en hommage à la jeune victime – afin de renforcer la sécurité des trajets scolaires. Désormais, les conducteurs sont soumis à des tests aléatoires au moins une fois par an.
Des chiffres qui inquiètent
Si la grande majorité des contrôles réalisés au cours des sept premiers mois de l’année s’est révélée négative, les 182 cas positifs restent alarmants. Chaque jour, près de deux millions d’élèves montent dans un car scolaire pour rejoindre leur établissement. Savoir qu’une partie, même minoritaire, des chauffeurs conduit sous l’emprise de substances altérant la vigilance, soulève de sérieuses questions de sécurité.
Vers de nouveaux outils de contrôle
Le ministère des Transports travaille actuellement au développement d’un dispositif comparable à l’éthylotest antidémarrage, mais destiné à détecter les stupéfiants. Surnommé « stupotest », cet outil empêcherait un véhicule de démarrer si le conducteur présente un résultat positif. Son déploiement pourrait constituer une avancée majeure en matière de prévention.
Prévention, contrôles et sanctions : un triptyque indispensable
Au-delà des outils technologiques, la lutte contre l’alcool et les drogues au volant repose sur une combinaison de trois leviers :
-
La prévention, à travers des campagnes fortes et régulières pour rappeler les dangers et rendre socialement inacceptable la conduite sous l’emprise de substances.
-
Les contrôles, dont la fréquence et l’imprévisibilité doivent être renforcées afin de dissuader les comportements à risque.
-
Les sanctions, qui doivent être exemplaires pour marquer la gravité de ces infractions, en particulier lorsqu’il s’agit de transport d’enfants.
La sécurité des enfants comme priorité absolue
La situation met en lumière un enjeu essentiel : la sécurité des plus jeunes sur la route. Le car scolaire reste le mode de transport collectif le plus sûr, mais ces chiffres rappellent que la vigilance doit être constante. La moindre faille peut avoir des conséquences dramatiques, comme l’a montré l’accident de Châteaudun.
Le Plan Joana constitue une première étape importante, mais il doit s’inscrire dans une politique de long terme alliant sensibilisation, fermeté et innovation technologique. La sécurité des enfants transportés chaque jour ne saurait souffrir la moindre tolérance envers l’alcool et les stupéfiants au volant.
Il n'y a aucun commentaire
Ajoutez le vôtre