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Des voitures déconnectées ! Quand la 2G et la 3G tirent leur révérence

On a toutes connu ce petit moment de panique : la barre réseau qui disparaît au mauvais moment, juste quand on a besoin du GPS ou d’un message important. Mais imaginez maintenant que ce soit… votre voiture qui perde le signal. Ce n’est plus de la science-fiction : dès le 1ᵉʳ avril prochain, les réseaux 2G puis 3G vont commencer à être progressivement désactivés. Et derrière cette extinction programmée se cache un enjeu bien plus vaste qu’on ne le pense, puisqu’elle va toucher des millions de véhicules qui roulent aujourd’hui.

La connectivité automobile, une vieille histoire… déjà en fin de cycle

Les voitures connectées, on a tendance à croire que c’est un phénomène récent, mais pas du tout. Cela fait plus de quinze ans que les constructeurs embarquent des cartes SIM dans nos autos. Et si la 4G puis la 5G ont apporté une nouvelle génération de services, beaucoup de technologies encore actives aujourd’hui reposent toujours sur les bonnes vieilles 2G et 3G.

Or, chaque opérateur a planifié son propre « débranchement ».
En France, ce sera par étapes :

  • 2G Orange : arrêt à partir du 1ᵉʳ avril 2026, région par région (début par le sud-ouest).

  • 2G SFR et Bouygues : extinction d’ici fin 2026.

  • 3G Orange et SFR : arrêt en 2028.

  • 3G Bouygues : extinction en 2029.

Autant dire que le compte à rebours est lancé.

L’eCall, première victime… et pas des moindres

Depuis 2018, toutes les voitures neuves vendues en Europe sont équipées de l’eCall, ce système capable d’appeler automatiquement les secours en cas d’accident grave. Une vraie révolution sécuritaire, qui a déjà sauvé de nombreuses vies.

Mais l’eCall repose exclusivement sur… la 2G et la 3G.

Résultat :

  • quand la 2G disparaîtra, il fonctionnera encore grâce à la 3G,

  • mais lorsque la 3G sera coupée à son tour, il s’arrêtera définitivement.

Les autorités publiques parlent pudiquement d’une « réflexion en cours » sur l’avenir du dispositif. Mais les spécialistes sont catégoriques : il n’existe aucun moyen d’upgrader l’eCall existant sans remettre en cause l’homologation d’origine des véhicules. Donc pas de mise à jour, pas de retrofit.

Une nouvelle génération, nommée NG eCall (4G/5G), deviendra obligatoire en 2027… pour les voitures neuves. Les autres se retrouveront sans système d’appel automatique d’urgence.

Quand les services connectés tombent les uns après les autres

L’eCall n’est que la partie émergée de l’iceberg. De nombreux services du quotidien vont être coupés au fil des extinctions 2G/3G.

Chez Stellantis

Le groupe annonce que l’arrêt des réseaux affectera l’ensemble des services connectés : navigation en ligne, services à distance, remontées d’informations…

Chez Renault

La marque a déjà prévenu ses clients en Suède :

  • R-Link 1 et R-Link 2 perdront toutes leurs fonctions connectées.

  • Plus aucun abonnement n’est disponible depuis le 31 août 2024.

À terme, ce sont :

  • les services TomTom Live,

  • la mise à jour OTA,

  • ou encore le préchauffage de l’habitacle (Zoe),
    qui disparaîtront.

Ironiquement, le tout nouveau système OpenR Link survivra… car il fonctionne uniquement en 4G et 5G.

Les accessoires aussi sont concernés

Les boîtiers Coyote 2G/3G ?
La marque propose déjà des migrations vers de nouveaux modèles.

Chez TomTom, certains GPS deviendront… muets en trafic et zones de danger.
La navigation restera possible, mais dans sa version la plus basique.

Quant aux trackers GPS, très utilisés par les gestionnaires de flotte ou les assurances :
ils ne fonctionneront plus du tout.

Des constructeurs qui cherchent des solutions… mais pas tous

Face à l’ampleur du problème, certains groupes cherchent à limiter les dégâts.

  • Skoda propose désormais un private eCall embarqué, indépendant des réseaux historiques.

  • Seat/Cupra étudie une solution installable en après-vente.

Mais ce sont des cas isolés. La majorité des constructeurs rappelle que la connectivité dépend des opérateurs… et qu’il ne s’agit pas de leur responsabilité directe.

Et maintenant, on fait quoi ?

La disparition des réseaux 2G et 3G va créer un véritable trou dans la raquette technologique de millions de véhicules encore parfaitement fonctionnels. Pour beaucoup d’utilisatrices et utilisateurs, cela représentera :

  • une perte de sécurité (plus d’eCall),

  • une perte de confort (navigation online, commandes à distance),

  • une perte de valeur à la revente,

  • et un sentiment d’abandon technologique.

L’ère des voitures connectées n’a jamais semblé aussi fragile.
Dans les années à venir, il est probable que l’Europe devra accélérer la mise en place d’alternatives, voire repenser l’obligation d’un système d’appel d’urgence réellement pérenne.

Mais en attendant, un conseil :
si vous comptez acheter d’occasion, vérifiez bien si le système connecté repose encore sur la 2G/3G.
Parce qu’une voiture qui perd son réseau… ça arrive bien plus vite qu’on ne croit.




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