Deux Françaises en F1 Academy : une nouvelle génération qui accélère
Il y a des annonces qui résonnent comme des jalons, et celle révélée début décembre par la FFSA en fait indéniablement partie. À l’heure où la monoplace se féminise progressivement, deux jeunes pilotes françaises, Lisa Billard et Jade Jacquet, toutes deux formées au sein de la FFSA Academy, s’apprêtent à franchir un cap décisif : celui de la F1 Academy, dès 2026. Une trajectoire fulgurante qui illustre la transformation profonde du sport automobile français, mais aussi la montée en puissance d’une filière qui mise sur la diversité, la formation et l’excellence.
Le sport auto français au féminin : une dynamique historique
Ce double passage dans l’antichambre de la F1 n’est pas un hasard. Il est le reflet d’une progression collective, incitant toute une nouvelle génération de jeunes femmes à s’imaginer au volant d’une monoplace. La saison 2025 du Championnat de France FFSA F4, qui a vu six pilotes féminines prendre le départ — une première — a marqué les esprits. Sur les paddocks comme dans les écoles de pilotage, un cap psychologique semble avoir été franchi : celui où l’on ne « remarque » plus seulement la présence de femmes en monoplace, mais où l’on constate leur compétitivité et leur capacité à rivaliser à armes égales.
Cette dynamique trouve aussi un écho à l’international grâce à Doriane Pin, sacrée championne F1 Academy 2025 après un parcours fulgurant. Elle aussi est un pur produit de la FFSA Academy. Son succès agit comme un accélérateur de vocations… et un message clair : la filière française fonctionne.
L’arrivée de Lisa Billard et de Jade Jacquet en 2026 s’inscrit logiquement dans cette impulsion. Deux talents différents, deux trajectoires singulières, mais un même ADN : celui d’une formation rigoureuse et d’une ambition assumée.
Lisa Billard : la fougue, la précision et l’ambition
Elle n’a que 16 ans, mais déjà une maturité de pilote qui fait parler d’elle au-delà des frontières françaises. Native de Normandie, soutenue par Gatorade, Lisa Billard a déjà inscrit son nom parmi les jeunes espoirs les plus prometteurs de la F4 française. Issue du karting — avec une troisième place au Championnat de France FFSA Junior Karting 2023 — elle a franchi les étapes avec méthode.
En FFSA F4, d’abord en découverte en 2024, puis dans une campagne complète en 2025, elle s’est révélée solide, régulière et capable d’exploits sur un tour. Et la suite ? Sa performance lors des Rookie Tests de la F1 Academy en septembre dernier a fait l’effet d’un signal fort : deuxième temps de la matinée, enchaîné par une prestation remarquée en tant que wild card à Singapour, où elle signe la meilleure performance d’une invitée de la saison.
Une jeune femme déterminée, les yeux déjà rivés sur 2026 :
« L’objectif va être de faire la plus belle saison possible en tant que rookie, faire le plus de podiums possibles et puis espérer le titre dès la première année… »
Une ambition assumée, presque déconcertante à son âge, mais qui reflète l’énergie d’une génération qui ne veut plus attendre son tour.
Jade Jacquet : la rigueur, la progression et l’entrée chez Williams
À ses côtés, une autre jeune femme de 16 ans, originaire des Hauts-de-France : Jade Jacquet. Moins médiatisée il y a encore un an, elle a gravi les échelons avec une constance remarquable. Étudiante au Pôle France au Mans, elle s’est forgée à la FFSA Academy une culture de travail et de précision qui n’a pas tardé à attirer l’attention.
Sa progression, nette et continue tout au long de la saison de F4, lui ouvre aujourd’hui les portes d’une structure d’usine avec la Williams Racing Driver Academy. Un engagement fort de la part du constructeur britannique, qui voit en elle un potentiel à polir, à accompagner, à faire éclore.
Jade, elle aussi, mesure l’importance de cette étape :
« Rejoindre la Williams Racing Driver Academy ainsi que la F1 Academy pour 2026 représente une étape majeure dans ma carrière… »
Son intégration dans un programme constructeur est plus qu’une promotion : c’est un accélérateur de carrière, un accès privilégié à des ingénieurs, des simulateurs, un cadre de travail que peu de pilotes de son âge ont l’occasion de fréquenter.
La FFSA Academy, filière d’excellence à la française
Si ces deux trajectoires convergent aujourd’hui vers la F1 Academy, c’est aussi grâce à une structure qui, depuis vingt ans, n’a cessé de faire ses preuves : la FFSA Academy. À la fois centre d’entraînement, pôle de formation, école de la performance et passerelle vers le haut niveau, elle offre un cadre unique en Europe : monoplaces identiques, outils de télémétrie, simulateurs, préparation physique, suivi scolaire… un véritable écosystème dédié à la progression.
De Pierre Gasly à Isack Hadjar, de Théo Pourchaire à Victor Martins, ou plus récemment Alessandro Giusti ou Enzo Peugeot, la liste des talents passés par ses rangs constitue aujourd’hui un argument de poids. La réussite n’est jamais garantie, mais la filière française a prouvé sa capacité à propulser ses meilleurs éléments jusqu’aux portes — voire à l’intérieur — de la Formule 1.
Le tremplin F4 : une étape clé, une équité totale
Le Championnat de France FFSA F4 reste le cœur battant de cette pyramide. Une formule « clé en main », équitable, où seul le talent parle. Pas de différence de matériel, pas d’options cachées, pas de bataille d’ingénieurs : juste des pilotes, des ingénieurs fédéraux et un accompagnement méthodique.
C’est cet environnement neutre, presque académique, qui permet à des profils comme Lisa Billard ou Jade Jacquet de progresser très rapidement, sans la pression budgétaire ou technologique qui gangrène d’autres championnats européens.
Une nouvelle ère pour le sport automobile féminin
L’annonce de deux Françaises en F1 Academy n’est pas seulement une bonne nouvelle pour la filière : c’est un signal fort envoyé aux jeunes filles qui rêvent de circuit. Un cercle vertueux se met en place : davantage de pilotes → davantage de visibilité → davantage de modèles → davantage de vocations. Et si la France devenait un acteur central de la féminisation de la monoplace ?
Lisa et Jade ne portent pas ce combat seules, mais elles en deviennent deux figures de proue. En 2026, elles évolueront sur la scène internationale, au milieu de pilotes du monde entier, avec une filière française derrière elles et une génération entière prête à s’identifier.
Il n'y a aucun commentaire
Ajoutez le vôtre