Porsche 911 Targa : 60 ans d’une icône à ciel ouvert
Le 29 août 1965, Porsche dévoilait au Salon de Francfort une version inédite de sa toute jeune 911 : la Targa. Ni tout à fait cabriolet, ni simplement coupé, elle proposait un concept intermédiaire qui allait devenir une signature stylistique et technique de la marque. Soixante ans plus tard, le fameux arceau Targa reste l’un des éléments les plus reconnaissables de l’histoire de Porsche.
Une réponse audacieuse aux défis de l’époque
Dès le développement de la Porsche 901 – qui deviendra la 911 – l’idée d’une déclinaison découvrable s’imposait. En 1962, Porsche, Reutter et Karmann planchent ensemble sur trois pistes : un cabriolet traditionnel, un roadster à structure réduite et un cabriolet doté d’un arceau fixe.
C’est finalement cette dernière solution qui s’impose. Elle offre une réponse technologique aux inquiétudes naissantes concernant la sécurité des voitures ouvertes. L’idée fut d’abord mise de côté, mais lorsque les États-Unis – marché crucial pour Porsche – durcirent leurs réglementations au milieu des années 1960, la marque disposait déjà de la solution : un cabriolet sécurisé par un arceau de sécurité fixe en acier inoxydable brossé.
La 911 Targa, un nouveau plaisir de conduite
La première 911 Targa est dévoilée en 1965, suivie de la 912 Targa en 1967. Avec son toit amovible au-dessus des sièges avant et sa lunette arrière souple en plastique pouvant se replier, elle offrait quatre configurations possibles. La publicité de l’époque vantait « la liberté du cabriolet avec la sécurité d’un coupé ».
Ce nom de Targa rend hommage à la mythique course sicilienne Targa Florio, théâtre de nombreuses victoires Porsche. Sous la direction de Ferdinand Alexander Porsche, le design intégrait l’arceau comme un élément esthétique fort, fusionnant fonction et style.
Une influence au-delà de Porsche
Le principe Targa a essaimé. Porsche l’a décliné sur des modèles comme la 914 ou la Carrera GT, tandis que d’autres constructeurs s’en sont inspirés pour proposer des cabriolets sécurisés et utilisables au quotidien. L’arceau devint ainsi un symbole de modernité et de sécurité pour la conduite à ciel ouvert.
De l’arceau classique à la modernité du verre
Si la lunette arrière souple disparut dès 1969 au profit d’un grand vitrage fixe, le principe du toit amovible associé à un arceau demeura jusqu’à la 911 type 964. En 1995, avec la génération 993, Porsche opère une rupture : la Targa adopte un toit vitré coulissant soutenu par des montants longitudinaux, supprimant l’arceau transversal. La silhouette se rapproche alors davantage du coupé.
Mais les puristes n’ont pas été oubliés. En 2014, la 911 type 991 signe le grand retour de l’arceau en acier brossé et de la lunette arrière panoramique sans montant latéral. La magie réside désormais dans la cinématique spectaculaire du toit électrique : en quelques secondes, la vitre et la capote se replient avec une précision digne d’un ballet mécanique.
Une icône intemporelle
Aujourd’hui, la Targa symbolise autant l’innovation que la passion. Elle n’est pas qu’une déclinaison intermédiaire entre coupé et cabriolet : elle est devenue un modèle à part entière, synonyme de style et de raffinement. Avec ses 60 ans d’histoire, la Targa démontre que la technique et l’esthétique peuvent se conjuguer dans une vision unique de la conduite à ciel ouvert.
Ouverture avec substance, sportivité avec élégance : la 911 Targa continue d’incarner une étincelle d’émotion sur roues.
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