Jeep Compass : le nouveau visage de l’aventure à l’italienne

Quand on évoque Jeep, les images d’immensités américaines, de trails rocailleux et de grandes libertés surgissent instantanément. Pourtant, c’est en Europe — et plus précisément en Italie — qu’a été dessinée la nouvelle génération du Jeep Compass. Un virage significatif pour la marque américaine, qui fait évoluer ses icônes sans trahir ses racines. Au cœur de cette transformation : Daniele Calonaci, designer toscan passionné d’off-road, et figure montante du design automobile chez Stellantis.

Une Jeep née à Scandicci

Originaire de Scandicci, près de Florence, Daniele Calonaci n’a jamais dissimulé sa passion pour l’aventure. Diplômé en architecture à l’Université de Florence avec une spécialisation en design, il a signé une thèse sur un véhicule récréatif. L’outdoor, plus qu’un sujet d’étude, est un art de vivre pour ce designer baroudeur. Il partage ses bancs d’école avec un certain Flavio Manzoni, aujourd’hui à la tête du design de Ferrari, qui lui ouvre les portes de Lancia pour un premier stage. Une entrée en matière qui le mène ensuite chez Fiat, puis Alfa Romeo, avant que Ralph Gilles — aujourd’hui directeur du design de Stellantis — ne le fasse entrer dans l’univers Jeep en 2016.

Depuis, Calonaci a posé sa patte sur deux projets majeurs de la marque : le lancement de l’Avenger, première Jeep 100 % électrique, et désormais la nouvelle Compass, SUV global au style affûté, qui sera produite en Italie, à l’usine de Melfi, mais aussi dans d’autres sites mondiaux.

Un design italien, un esprit mondial

À mi-chemin entre le best-seller global et l’icône identitaire, la Compass incarne la mue de Jeep vers l’ère multienergie. Disponible en version électrique, hybride 48 V ou hybride rechargeable, cette nouvelle génération a été pensée comme une « world car », en prenant en compte les critiques de la précédente itération — notamment sur l’espace intérieur — tout en renforçant les attributs de la marque.

« Nous avons commencé le design par l’habitacle, en partant des besoins exprimés par les clients », explique Daniele Calonaci. Résultat : un espace de rangement porté à 34 litres, un gain de 20 mm pour les jambes à l’arrière et un coffre qui progresse de 55 litres, atteignant désormais 550 litres. Contrairement à la tendance actuelle des SUV fuyants pour optimiser l’aérodynamique, la Compass reste droite, presque verticale, au niveau des montants latéraux. Un choix assumé pour préserver habitabilité et confort, quitte à jouer à contre-courant des standards aérodynamiques.

Du style, mais fonctionnel

Calonaci a façonné le design extérieur avec une obsession du détail fonctionnel. Les passaruota carrés, signature Jeep, sont reconduits mais optimisés. Les feux arrière à LED adoptent une forme en X rappelant les anciens bidons de carburant, tandis que la calandre à sept fentes — icône de la marque — a été repensée pour respecter les flux d’air sans renier son identité.

À l’arrière, on remarque une légère encoche qui crée une double « U », en hommage à la Grand Wagoneer SJ de 1962. Ce qui n’était qu’un gimmick esthétique à l’époque devient aujourd’hui un élément de réduction de la traînée. Grâce à de tels raffinements, le Cx descend sous les 0,30, une prouesse pour un SUV de 4,55 m de long, soit 15 cm de plus que l’ancienne version.

L’efficience se niche aussi dans les détails : radar Adas repositionné plus haut pour les usages tout-terrain, prises d’air actives, passages de roues ventilés, et matériaux intérieurs résistants, comme les tissus à enduction polyuréthane choisis pour leur facilité de nettoyage et leur robustesse.

Un vrai 4×4, même électrique

Sous le capot, la Compass adopte une gamme de motorisations cohérente avec les ambitions de Jeep : la liberté d’aller partout, quel que soit le mode de propulsion. L’entrée de gamme repose sur un mild-hybrid 48 V de 145 ch, tandis que le haut de la gamme culmine avec une version électrique à deux moteurs développant 375 ch (180 ch à l’arrière), capable d’abattre les passages techniques tout en conservant un mode de conduite zéro émission.

Deux versions 100 % électriques intermédiaires sont aussi proposées : 213 et 231 ch, avec une autonomie annoncée jusqu’à 650 km (grâce à une batterie de 96 kWh). Une variante à 74 kWh, plus accessible, sera aussi proposée dès le lancement à 49 900 €.

La recharge n’a pas été négligée : la Compass peut encaisser jusqu’à 160 kW en courant continu, permettant de passer de 20 à 80 % de batterie en 30 minutes. De série, toutes les versions intègrent la conduite assistée de niveau 2, un double écran de 10 et 16 pouces, et bénéficient de mises à jour OTA. Les options incluent un affichage tête haute, des phares Matrix LED, et un système de changement de voie automatique.

Une philosophie Jeep, revisitée

« Les Jeep ont toujours été conçues pour l’usage, pas pour la frime », résume Calonaci, qui n’hésite pas à emmener sa propre Wrangler dans les bourbiers de Maggiora pendant ses week-ends. Et cette philosophie, il l’a injectée dans la nouvelle Compass : « Les sièges intègrent des protections plastiques à l’arrière, parfaites pour fixer des équipements. Les interfaces sont pensées pour le tout-terrain, avec un sélecteur de conduite spécifique, et une ergonomie robuste. »

Plus qu’un simple lifting ou une électrification de plus, la Jeep Compass 2025 incarne une vision européenne du véhicule d’aventure. Une réponse italienne à l’idée américaine d’évasion. Et peut-être, le meilleur des deux mondes.




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