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Pourquoi le Diesel reste roi sur le marché de l’occasion

Les chiffres sont sans appel : le Diesel n’a plus sa place dans le marché du neuf. Selon les données du premier semestre 2025, sa part de marché est tombée pour la première fois sous la barre symbolique des 10 %. Un effondrement annoncé, puisque les constructeurs ont déserté ce carburant depuis plusieurs années, le reléguant à une poignée de modèles résiduels. Acheter aujourd’hui une voiture neuve à moteur Diesel, c’est presque chercher une aiguille dans une botte de foin.

Mais dès que l’on se tourne vers le marché de l’occasion, le constat est tout autre. Près de quatre voitures d’occasion sur dix vendues en France roulent encore au Diesel. Une véritable résurrection, presque paradoxale, tant le Diesel est officiellement « condamné » par la politique européenne. Comment expliquer ce grand écart entre l’offre neuve et la demande d’occasion ?

Le Diesel, champion des gros rouleurs

La réponse est d’une simplicité déconcertante : une partie des automobilistes a encore besoin du Diesel. Pas par nostalgie ou par refus du changement, mais par pragmatisme. Pour celles et ceux qui parcourent chaque semaine des centaines de kilomètres, le Diesel reste imbattable :

  • consommation réduite,

  • autonomie élevée,

  • coûts d’usage contenus,

  • fiabilité mécanique éprouvée,

  • réseau d’entretien dense et accessible.

L’électrification progresse vite, mais elle n’offre pas encore, pour tous les profils, la même sérénité au long cours. C’est précisément ce que recherchent les « gros rouleurs », qui continuent d’alimenter la demande sur le marché de l’occasion.

Une offre qui se tarit

Problème : si la demande reste forte, l’offre, elle, se réduit inexorablement. Les constructeurs ont tourné la page du Diesel, et ce parc qui se vide de son renouvellement pourrait créer des tensions sur le marché. Moins de véhicules disponibles, cela veut dire des prix qui se maintiennent, voire qui augmentent, malgré l’âge et le kilométrage.

Nous assistons ainsi à un paradoxe économique : les automobilistes veulent encore du Diesel, mais les politiques publiques et l’industrie n’en proposent plus. Un choc frontal entre la réalité des besoins et la direction prise par les institutions européennes.

L’Europe a choisi son camp

Car sur le plan réglementaire, le Diesel est bel et bien sur la sellette. L’Europe a tracé une trajectoire claire : fin des ventes de voitures thermiques neuves en 2035. En attendant, les restrictions se multiplient : zones à faibles émissions dans les grandes villes, incitations financières pour passer à l’électrique, fiscalité de plus en plus défavorable aux carburants fossiles. Même les récentes dérogations, comme le report de l’interdiction des Diesel Euro 5 dans certaines métropoles ou l’assouplissement pour les communes de moins de 100 000 habitants, ne font que repousser l’échéance.

Les constructeurs, eux, n’ont plus le choix : des milliards d’euros ont été investis dans l’électrification. Revenir en arrière est impensable.

Le Diesel n’est pas éternel, le besoin oui

Le paradoxe du Diesel révèle en réalité une chose : ce n’est pas le Diesel que les automobilistes réclament, mais ce qu’il représente.
Autonomie, confort sur longs trajets, robustesse, rationalité économique. Autant d’arguments que l’électrique doit encore réussir à incarner pour séduire ce public.

Des progrès sont en cours : plusieurs modèles dépassent désormais les 500 km d’autonomie réelle, les bornes de recharge se densifient et les batteries évoluent rapidement. Mais l’équation reste incomplète : tant que les prix ne baisseront pas significativement, une partie des automobilistes continuera de voir dans le Diesel d’occasion la solution la plus rationnelle.

Le vrai défi : l’autonomie pour toutes et tous

L’avenir ne se joue donc pas sur le Diesel, condamné à disparaître, mais sur la capacité de l’industrie à rendre l’électrique plus abordable, rapide à recharger et simple à utiliser. Autrement dit : proposer une alternative crédible qui offre à toutes et tous la possibilité de voyager loin, sans contraintes ni anxiété.

Le Diesel est mort sur le marché du neuf, mais la demande de mobilité longue distance, elle, est bien vivante. Et tant que l’électrique ne répondra pas pleinement à cette attente, le marché de l’occasion continuera de faire battre le cœur du Diesel.




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