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Essai Alfa Romeo Tonale : la métamorphose italienne

Un peu plus de trois ans après son lancement, l’Alfa Romeo Tonale s’offre déjà une évolution majeure. Un restylage précoce pour un modèle aussi récent ? Oui, et pas pour des détails. Car sur le segment des SUV compacts premium, dominé par les Audi Q3, BMW X1 et Mercedes GLA, il faut être irréprochable. Ce Tonale 2.0 n’est donc pas qu’une histoire de pare-chocs : c’est une vraie mise à jour en profondeur, pensée pour corriger les faiblesses d’un modèle aussi séduisant que méconnu.

Une allure revisitée, plus affirmée

Commençons par le plus visible : le design. Et avant même d’aborder les lignes, un mot sur la personnalisation.
Sous l’ère Stellantis, Alfa Romeo avait rationalisé son offre – comprenez : moins de couleurs, moins d’options, moins de liberté. Un choix compréhensible côté business, mais frustrant pour une marque qui revendique le plaisir et l’émotion. Bonne nouvelle : le Tonale nouveau renoue avec la diversité. Trois nouveaux coloris (dont un saisissant Verde Monza et un éclatant Giallo Ocra), deux intérieurs inédits et un design de jantes inspiré du futur Junior viennent redonner un peu de souffle au configurateur. Il manque encore des étriers jaunes ou bleus, mais au moins, on retrouve un peu de caractère.

Et ce nouveau bouclier avant ! Plus expressif, plus musclé, il signe un vrai tournant esthétique. Et il est signée d’une Française : Estelle Tabaczek, membre du Centro Stile Alfa Romeo. Le scudetto central est désormais encadré par des prises d’air latérales fonctionnelles, et son dessin s’inspire de la sublime 33 Stradale. De face, le Tonale nouveau a gagné en maturité et en présence. Il a ce regard un peu plus dur, cette posture plus assurée, sans trahir pour autant la fluidité chère à Alfa Romeo.

Petit aparté de designer : les premières versions d’un modèle sont souvent les plus « pures », celles qui traduisent le concept initial. Les évolutions, elles, cherchent à coller à leur époque. Le Tonale nouveau en est l’illustration parfaite : moins concept, plus contemporain.

Un habitacle plus raffiné, toujours sensuel

À bord, la recette Alfa reste savoureuse : volant à trois branches avec bouton de démarrage façon Ferrari, grandes palettes en aluminium, instrumentation centrée sur le plaisir de conduite. C’est un univers à part, latin, presque sensuel.

Mais tout n’est pas que nostalgie : la console centrale a été repensée et accueille le nouveau sélecteur de vitesse (déjà vu en 2025). L’ensemble est plus cohérent et mieux fini. On retrouve enfin le cuir rouge, grande tradition de la marque, et un superbe mélange noir/blanc en Alcantara pour les plus audacieux.

Technologie : du sérieux et du concret

Les évolutions les plus importantes ne se voient pas forcément. Alfa Romeo a fait un vrai bond en matière de technologies embarquées.
Caméra 360° avec vue “drone”, stationnement automatique, aides à la conduite de niveau 2, sièges chauffants et ventilés, volant chauffant et même buses de lave-glace chauffantes : le Tonale nouveau coche enfin les cases attendues dans cette catégorie.

Le système multimédia reste simple, avec CarPlay et Android Auto en miroir. L’écran paraît petit à côté d’une Tesla, mais qui s’en plaindra ? Alfa Romeo assume son côté analogique, presque artisanal. Et le chargeur à induction ventilé est une trouvaille aussi pratique qu’intelligente.

Sous le capot : un cœur hybride plus maîtrisé

Côté technique, le travail s’est concentré sur l’équilibre général. Les voies élargies de huit millimètres et un châssis recalibré renforcent la stabilité, sans sacrifier le confort.
Le quatre cylindres passe de 280 à 270 chevaux, avec une part thermique ramenée à 150 ch, le reste étant confié au moteur électrique. La boîte automatique double embrayage à six rapports reste en place, mais c’est la gestion logicielle qui a le plus évolué : plus linéaire, plus fluide, plus prévisible.

Le Tonale Ibrida Plug-In se comporte désormais comme un véritable hybride. Il conserve toujours une réserve d’énergie pour continuer à alterner entre les cylindres et la machine électrique placée à l’arrière. Résultat : un agrément de conduite plus naturel, moins “branché”, plus homogène.

Au volant : la promesse et la réalité

C’est là que l’Alfa touche au cœur. Parce qu’une Alfa Romeo se juge au plaisir de conduite, pas à la fiche technique.
En mode N (Normal), la direction est étonnamment souple — presque trop, au point de rappeler le fameux mode “City” d’une Fiat 500 qui a marqué toute une génération. En mode D (Dynamic), la direction se raffermit significativement.

Côté performances, rien à dire : ça pousse, avec des accélérations franches et un moteur électrique qui ajoute sa touche de douceur.

Globalement, le Tonale nouveau offre un comportement sûr, équilibré, efficace. Il ne distille pas encore la magie sensorielle d’une Alfa pure souche, mais il en garde la silhouette, le tempérament et cette italianité unique qui fait tourner les têtes.

Le verdict : un vrai pas en avant

Le Tonale nouveau coche enfin les cases manquantes : design plus affirmé, intérieur valorisant, technologies modernes et un prix toujours compétitif (à partir de 40 000 €, soit bien en dessous des équivalents allemands). Face à la froideur clinique d’un X1 ou d’un Q3, le Tonale reste un choix de passion, de style et de cœur. Et dans ce segment très rationnel, c’est déjà une victoire.




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