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Et si votre voiture pouvait enfin signaler les “squatteurs” de la voie de gauche ?

La gauche est un fléau aussi tenace que les moustiques en été : les conducteurs qui s’installent sur la file de gauche et n’en bougent plus. Peu importe que la voie de droite soit libre, qu’ils roulent 15 km/h sous la limite, ou qu’un cortège de voitures s’accumule derrière eux — ils restent là, imperturbables, comme si l’asphalte leur appartenait.
Mais si la solution était déjà… dans votre voiture ?

Votre voiture sait tout de vous — sauf quand vous énervez les autres

Les véhicules modernes regorgent de capteurs et de caméras.
Ils surveillent votre vigilance, suivent la trajectoire, détectent la fatigue, lisent les panneaux, préviennent les collisions, s’arrêtent tout seuls. Certains peuvent même mesurer votre rythme oculaire ou savoir si vous avez besoin d’un café. Bref, ils savent tout… sauf quand vous monopolisez la voie rapide.

Pourtant, la technologie existe déjà pour le repérer.
Polestar — la marque suédoise, chino-suédoise — vient de le démontrer avec une nouvelle fonctionnalité baptisée « visualisation de voie ».
Grâce à une mise à jour logicielle de Google Maps, le système affiche la voie exacte sur laquelle vous circulez, et celle que vous devriez suivre pour garder le bon itinéraire. Une aide de navigation, certes, mais qui ouvre la porte à bien plus.

La voiture pourrait déjà vous dire : “et si tu passais à droite ?”

Techniquement, rien n’empêche une voiture moderne de détecter qu’un conducteur reste inutilement sur la voie de gauche.
Les capteurs savent quand la route est dégagée, quand il n’y a plus personne à dépasser, et même si le trafic derrière vous s’accumule.
Il suffirait d’un message ou d’un bip, comme pour la ceinture ou l’angle mort :

“Circulation fluide à droite — pensez à revenir sur la file droite.”

Rien de compliqué. Et avouons-le : ce serait une révolution de la courtoisie routière.

Polestar a d’ailleurs montré involontairement le potentiel du système. Sur l’image promotionnelle, la navigation conseille de se mettre à gauche… 1,5 kilomètre avant la sortie !
De quoi faire hurler les automobilistes impatients. Mais si ce même système était capable de vous rappeler poliment de regagner la voie de droite une fois le dépassement terminé, il rendrait un vrai service à la fluidité — et à nos nerfs.

Pourquoi ne pas en faire une obligation européenne ?

Les voitures connectées possèdent déjà tous les capteurs nécessaires.
Une simple mise à jour logicielle suffirait, sans coût majeur, pour prévenir le “syndrome du clignotant oublié” et du “je reste à gauche parce que j’aime bien”.
Et au-delà du confort, il y a aussi un enjeu de sécurité.

Les automobilistes frustrés finissent par doubler par la droite, coller au pare-chocs ou freiner brusquement.
Résultat : plus d’accidents, plus de stress, et paradoxalement… plus de CO₂ à cause des accélérations intempestives.
Bref, moins de fluidité, plus de tensions.

Alors pourquoi l’Union européenne, si prompte à légiférer sur les aides à la conduite et les régulateurs intelligents, n’imposerait-elle pas un rappel au bon usage des voies ?
Ce serait sans doute plus utile — et moins infantilisant — que certains systèmes d’alerte superflus déjà imposés à bord.

Polestar ouvre la voie (sans mauvais jeu de mot)

Pour l’instant, cette nouvelle fonction de “visualisation de voie” arrive d’abord en Suède et aux États-Unis, avant d’être déployée progressivement dans d’autres pays européens.
Et puisque le système repose sur Google Maps, tous les constructeurs qui utilisent l’écosystème Google Automotive (Volvo, Renault) pourront bientôt en bénéficier.

Des systèmes similaires existent déjà chez Audi, notamment pour aider à anticiper les sorties ou à garder la bonne file sur autoroute.
Mais Polestar montre que la connectivité peut servir à mieux conduire, pas seulement à écouter Spotify ou afficher Waze.

Ce que ça dit de notre rapport à la route

L’idée amuse, mais elle révèle surtout quelque chose de fondamental :
nos voitures deviennent si intelligentes qu’elles pourraient bientôt corriger nos mauvaises habitudes de conduite.
Et si on est capable d’accepter un avertissement pour un angle mort, pourquoi pas un rappel courtois pour la voie de gauche ?

L’automobile de demain ne sera pas seulement autonome ou électrique — elle sera aussi pédagogue.
Une voiture capable de nous dire : “tu peux te ranger, c’est fini le dépassement” ?
Franchement, on signe tout de suite.




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