Calendrier Pirelli 2026 : quand les femmes, les éléments et l’émotion ne font plus qu’un
Chaque année, Le Cal’ fait partie de ces rares objets culturels qui dépassent largement le simple cadre de la photographie. On l’attend, on le scrute, on l’analyse comme une œuvre collective – un concentré d’esthétique, d’idées et d’innovation. Pour 2026, Pirelli a confié les rênes au photographe et réalisateur norvégien Sølve Sundsbø, célèbre pour son imaginaire futuriste, son goût des expériences visuelles et sa capacité à transformer le studio en terrain de jeu sensoriel. Et cette édition a quelque chose de particulier : elle reconnecte chacune des femmes photographiées… aux éléments.
Retour aux origines : un Cal’ qui parle de nous
Sundsbø aime regarder la nature comme une scène de théâtre. Il raconte volontiers qu’il peut rester sous la pluie en pleine nuit pour observer un orage – un aveu qui en dit long sur sa fascination pour les forces qui nous dépassent. Cette sensibilité romantique, héritée des peintres du XIXᵉ siècle comme Caspar David Friedrich, irrigue profondément son Calendrier Pirelli 2026.
L’idée n’est pas de représenter littéralement la terre, l’eau, le feu ou l’air. Non. Sundsbø cherche plutôt à capter ce que ces éléments réveillent en nous : la liberté, la curiosité, le désir, la sagesse, l’élan vital. “Le Cal n’est pas un catalogue d’éléments naturels”, dit-il. “C’est une manière de nous reconnecter à ce qui nous constitue.”
Le projet a donc été construit à partir d’une question simple mais vertigineuse : et si chaque femme du casting incarnait un état émotionnel, un instinct fondamental ?
Une distribution entièrement féminine, puissante et multigénérationnelle
Un détail qui change tout : elles sont toutes des femmes, âgées de 30 à plus de 70 ans. Des femmes inspirantes, accomplies, respectées, choisies pour ce qu’elles apportent au monde.
Parmi elles :
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Tilda Swinton, muse éternelle, actrice oscarisée et aventurière artistique.
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FKA twigs, musicienne, danseuse, performeuse, toujours prête à se réinventer.
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Isabella Rossellini, actrice et naturaliste, icône du cinéma et de la pensée.
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Venus Williams, championne de tennis multi-titrée, force tranquille et magnétique.
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Gwendoline Christie, silhouette inoubliable de Game of Thrones.
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Irina Shayk, Du Juan, Eva Herzigová, Adria Arjona, Susie Cave, Luisa Ranieri… Une constellation de personnalités qui ressemblent à un dîner rêvé entre femmes brillantes et inspirantes.
Dans ce Cal’, il n’y a ni jeunes mannequins interchangeables, ni clichés. Juste des femmes. De vraies femmes. Celles qui façonnent notre époque.
Quand la nature entre dans le studio
Pour atteindre cette alliance entre émotion et élément, Sundsbø a tourné dans des studios à Londres et New York, mais aussi en pleine nature, dans le Norfolk et l’Essex. Nuages filmés en accéléré, couchers de soleil, fleurs fraîches, projections digitales… Tout se mêle : la matière brute et la haute technologie.
Chaque portrait a été pensé avec l’intéressée. C’est là que la magie opère.
FKA twigs, par exemple, devait initialement représenter un élément différent. Après discussion, les deux artistes ont senti que la terre lui correspondait mieux. Résultat : une séance où elle se roule dans le sable, libre, ancrée, vivante.
Tilda Swinton, elle, a eu droit à une forêt miniature, poétique et presque onirique, recréée en studio.
Eva Herzigová et Susie Cave, quant à elles, ont glissé dans l’eau.
Pour Venus Williams, le feu n’était pas une flamme bien réelle derrière elle – mais une projection soigneusement filmée, respectant la sécurité tout en conservant l’intensité symbolique.
Rien n’est laissé au hasard : chaque élément est là pour éclairer une facette intime de celles qui posent.
Un projet d’amis, construit dans la confiance
Le photographe s’est entouré de ses complices artistiques :
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le styliste Jerry Stafford,
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la costumière Stevie Stewart,
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les équipes coiffure et maquillage de Londres et New York,
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les directeurs de la photographie Benoît Delhomme et Tristan Sheridan,
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le set designer Robbie Doig
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et le casting director Piergiorgio Del Moro.
Ce noyau d’artistes habitués à travailler ensemble a permis de créer une atmosphère rare : honnête, fluide, presque familiale. Sundsbø le dit lui-même : “Tout le monde était là pour servir l’image.” Et cela se voit.
Un Cal’ qui marque une évolution : beauté, maturité et sens
Le Calendrier Pirelli a traversé plusieurs époques : des années glam aux années engagées, des stars hypersexualisées aux portraits bruts des actrices, des militants, des personnalités inspirantes.
L’édition 2026 poursuit cette transformation : un calendrier qui fait du bien, qui apaise, qui raconte des histoires.
On y parle d’émotions. D’instincts. De liens invisibles entre les femmes et les éléments qui nous entourent.
On y célèbre l’expérience, la maturité, la profondeur – sans renoncer à la beauté.
Pour Sundsbø, être choisi pour réaliser Le Cal’, c’est “comme recevoir un prix… qu’il faut ensuite mériter.” Au vu des premières images et des témoignages autour du projet, on peut dire qu’il l’a plus que largement gagné.
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