Sécurité automobile : un critère secondaire pour les acheteurs ?
Entre mythe et réalité, la sécurité ne fait plus vendre. Pourtant, tout le monde en bénéficie — parfois sans même s’en rendre compte.
Parler sécurité, ce n’est pas sexy. Ce n’est ni coloré, ni fun, ni « Instagrammable ». Et pourtant, c’est ce qui sauve des vies à chaque trajet. Ce paradoxe, les chiffres le révèlent avec clarté : dans un sondage réalisé auprès de 400 acheteurs de voitures neuves, seuls 20 % ont cité la sécurité parmi leurs trois critères d’achat les plus importants. Très loin derrière la fiabilité (54 %), le coût d’utilisation, ou encore le design.
Alors, comment expliquer ce désintérêt apparent pour une caractéristique pourtant cruciale ? Et surtout, faut-il s’en inquiéter en tant que conductrice — ou mère de famille, citadine engagée ou aventurière du bitume ?
Un critère jugé indispensable, mais rarement prioritaire
Interrogez n’importe quelle conductrice : la sécurité est essentielle. Personne ne dira le contraire. Mais lorsqu’il faut choisir entre deux modèles, l’un équipé d’un système audio haut de gamme, l’autre de six airbags supplémentaires, le cœur balance souvent du côté de l’émotion.
Car dans l’imaginaire collectif, la sécurité reste une abstraction. On la veut sans y penser, comme une ceinture de sécurité qu’on attache machinalement. Et dans un univers automobile saturé de messages sur la connectivité, le style ou l’électrification, les messages sur la résistance aux chocs ou les assistances à la conduite sont bien moins visibles — et donc bien moins vendeurs.
Même les constructeurs réputés pour leur sérieux en matière de sécurité, comme Volvo, n’en font plus leur seul argument. Les publicités mettent en avant les écrans géants, les intérieurs épurés, les moteurs électrifiés… mais rarement les structures déformables ou les systèmes de freinage d’urgence autonome.
La sécurité est devenue un acquis… à tort ou à raison
En vérité, ce désintérêt croissant pour la sécurité est en partie le fruit d’un immense progrès. Grâce à des décennies de travail réglementaire et industriel, toutes les voitures neuves vendues en Europe aujourd’hui offrent un excellent niveau de protection.
Entre les normes Euro NCAP de plus en plus exigeantes, l’obligation d’équipements comme l’ABS ou l’ESP, et la généralisation des aides à la conduite (ADAS), les voitures sont intrinsèquement plus sûres. On peut donc acheter « à l’instinct », sans s’inquiéter outre mesure de la capacité du véhicule à nous protéger en cas d’accident.
Mais ce confort a un prix. D’abord, celui de la complexité technique croissante, qui renchérit le coût des véhicules. Ensuite, celui du désengagement mental des acheteurs. Si tout est sûr, pourquoi se poser des questions ? Cette illusion de sécurité généralisée peut devenir problématique, surtout sur le marché de l’occasion.
Gare aux occasions vieillissantes
Car la sécurité, comme la technologie, évolue vite. Un SUV de 2010, même bardé d’étoiles à sa sortie, ne rivalise plus avec un petit modèle urbain de 2025. Les protocoles Euro NCAP ont été renforcés presque chaque année, intégrant de nouveaux scénarios (piétons, cyclistes, enfants à l’arrière…) et exigeant davantage de chaque constructeur.
Cela signifie que, pour celles et ceux qui achètent en seconde main, il faut faire preuve de discernement. Un crash test cinq étoiles d’hier ne vaut pas nécessairement celui d’aujourd’hui. La présence de systèmes comme le freinage automatique d’urgence ou le maintien dans la voie est à vérifier, tout comme l’état de fonctionnement des airbags.
Et pour les conductrices qui transportent des enfants, cela va bien au-delà du simple confort : un bon ancrage Isofix, des appuis-tête bien conçus et une carrosserie qui absorbe les chocs latéraux peuvent faire la différence entre frayeur et drame.
Faut-il repenser notre rapport à la sécurité ?
En 2025, acheter une voiture est plus complexe que jamais. Électrique ou thermique ? Neuve ou d’occasion ? Abonnement ou achat comptant ? Et dans cette jungle de choix, il est tentant de se concentrer sur ce qui saute aux yeux : la taille du coffre, la connectivité Apple CarPlay, la couleur de la peinture. Pourtant, la sécurité devrait être un réflexe de base, comme le port du casque à vélo.
Cela ne veut pas dire qu’il faut tout sacrifier à l’autel des équipements high-tech ou fuir les modèles plus anciens. Mais prendre quelques instants pour vérifier les résultats Euro NCAP, s’assurer que les aides à la conduite essentielles sont bien présentes, ou demander conseil à un professionnel, cela reste un investissement précieux.
Une sécurité invisible, mais indispensable
La bonne nouvelle, c’est que vous profitez déjà des progrès en matière de sécurité, même si vous ne les recherchez pas activement. La mauvaise, c’est que cette tranquillité d’esprit pourrait se transformer en excès de confiance.
Alors, sur envoiturecarine.fr, on vous invite à redonner à la sécurité la place qu’elle mérite dans vos choix. Pas forcément pour cocher toutes les cases technologiques, mais pour rouler l’esprit plus tranquille. Parce que la vraie liberté, au volant, c’est aussi celle de se sentir protégée.
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