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À Melfi, Jeep écrit un nouveau chapitre de l’histoire italienne

Perdue dans les collines de Basilicate, loin du tumulte de Naples et à quelques kilomètres d’une usine Barilla, l’usine Stellantis de Melfi ne paie pas de mine au premier regard. Pourtant, c’est ici — au cœur d’une région plus connue pour ses oliviers que pour ses chaînes d’assemblage — que bat aujourd’hui l’un des cœurs industriels de l’Italie. Et c’est ici que la nouvelle Jeep Compass vient d’entamer sa vie. Une naissance symbolique pour Stellantis, pour Jeep, mais aussi pour toute une Italie ouvrière et fidèle à son histoire automobile.

Un voyage vers le cœur industriel du Sud

Depuis Naples, la route serpente vers l’intérieur des terres. Les paysages se font plus arides, les villages plus clairsemés. Puis, soudain, au détour d’une colline, surgit un monde d’acier et de verre : le complexe Stellantis de Melfi.
Construit au début des années 1990, le site avait été inauguré comme un pari politique et social : celui de faire entrer le sud de l’Italie dans la modernité industrielle. Fiat y a investi massivement, à une époque où le groupe cherchait à rééquilibrer sa production au-delà du Piémont.

Les premiers modèles sortis de Melfi, les Fiat Punto et Lancia Ypsilon, ont marqué toute une génération d’automobilistes européens. À l’époque, le site incarnait une Italie ambitieuse, celle qui croyait encore à son industrie, à la rigueur de ses ouvriers, à la précision de ses ingénieurs.

De Fiat à Jeep, trente ans d’histoire italienne

Avec le temps, Melfi est devenu bien plus qu’une usine : un symbole de résilience. Quand la production de la Punto s’est arrêtée, beaucoup craignaient le déclin du site. Mais Fiat, devenu FCA, puis Stellantis, a fait un autre choix : celui d’en faire un pilier du renouveau.

En 2014, la Jeep Renegade a inauguré une nouvelle ère. Ce fut la première Jeep jamais produite hors du continent américain, assemblée à Melfi avec un soin tout italien. Quelques mois plus tard, la Compass lui a emboîté le pas, y compris dans ses versions hybrides rechargeables 4xe. En une décennie, plus de 2,3 millions de Jeep sont sorties des lignes de Melfi.

Cette alliance entre l’ADN américain et la précision italienne a façonné une identité à part. Et aujourd’hui, avec la nouvelle Jeep Compass, c’est un nouveau cycle qui s’ouvre : celui de l’électrification.

La nouvelle Compass, vitrine d’un savoir-faire

La nouvelle génération du SUV, conçue sur la plateforme STLA Medium, symbolise le basculement du site vers l’ère électrique.
Cette architecture modulaire permet d’assembler sur une même ligne des modèles hybrides, hybrides rechargeables ou 100 % électriques, selon la demande du marché.
Les ingénieurs parlent ici de « liberté de production » : la capacité d’adapter le mix industriel sans rupture, de passer du thermique à l’électrique presque instantanément.

Dans sa version la plus aboutie, la Compass peut délivrer jusqu’à 375 ch et 650 km d’autonomie, tout en conservant les capacités tout-terrain qui font la réputation de Jeep : une garde au sol de plus de 20 cm, des angles de franchissement généreux et une aptitude à traverser des gués de 48 cm. Le tout avec un aérodynamisme optimisé (Cx 0,29) et un habitacle profondément modernisé.

Mais au-delà des chiffres, cette Compass produite à Melfi illustre un savoir-faire industriel unique : celui d’une usine italienne capable de se réinventer sans renier son héritage.

Melfi, laboratoire de Stellantis

Le complexe Stellantis de Melfi s’étend sur 1,9 million de m² et emploie plus de 4 600 personnes, dont l’ancienneté moyenne dépasse vingt ans. Ici, tout est intégré : emboutissage, peinture, plasturgie, assemblage final, mais aussi fabrication des batteries.
Le site est désormais une vitrine pour Stellantis : il teste des procédés laser d’alignement de carrosseries, des caméras haute résolution pour le contrôle qualité, et une peinture « 4-Wet » à faible impact environnemental.

La durabilité est devenue un pilier du projet. L’usine vise 70 % d’autonomie énergétique d’ici 2030, grâce à des panneaux solaires, des éoliennes et même un système de biométhane issu des exploitations agricoles voisines. Melfi se transforme ainsi en un écosystème industriel ancré dans son territoire, où la haute technologie cohabite avec les savoir-faire traditionnels du sud de l’Italie.

Un site qui bat au rythme de ses ouvriers

Ce qui frappe en visitant Melfi, c’est la fierté. Celle des techniciens, des caristes, des ingénieurs — souvent natifs de la région — qui voient dans cette nouvelle Compass un renouveau bienvenu. Car pour la Basilicate, l’automobile représente plus de 7 % du PIB local : chaque modèle produit ici compte, chaque lancement est une bouffée d’air pour tout un bassin d’emploi.

La veille de l’officialisation, l’ambiance était électrique. Littéralement. Dans les allées, on sentait l’excitation d’un redémarrage, la satisfaction d’avoir su évoluer sans tout détruire. Melfi s’est adaptée à la transition énergétique avec le pragmatisme d’une Italie du Sud souvent sous-estimée, mais toujours capable de se réinventer.

Entre tradition et modernité

En quittant le site, la route replonge vers Naples à travers les collines d’herbe sèche et d’oliviers tordus par le vent. On réalise que Melfi est bien plus qu’une usine : c’est une histoire d’Italie, de travail et de transformation.
Ici, Fiat, Lancia et désormais Jeep ont écrit une même histoire — celle d’un pays qui a su conjuguer ses racines industrielles et son génie d’adaptation.

Et si la nouvelle Compass symbolise la liberté chère à Jeep, elle incarne aussi une autre liberté : celle d’une usine italienne qui, au fil des décennies, a prouvé qu’elle pouvait tout apprendre, tout transformer et tout recommencer.




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