Baromètre : Marché du véhicule d’occasion en France – Juillet 2025
Le marché français du véhicule d’occasion traverse un été contrasté. Après plusieurs mois de relative stabilité, juillet marque un coup de frein avec une baisse de -4,0%, soit 489 465 immatriculations, selon les données d’AutoScout24. Un recul qui intervient malgré un socle solide en volume, mais qui illustre les turbulences actuelles du secteur automobile.
Une tendance baissière qui s’installe
Depuis le début de l’année, le marché garde tout juste la tête hors de l’eau avec un très léger +0,1% par rapport à 2024 (3 229 092 immatriculations). Corrigé du nombre de jours ouvrés, ce chiffre grimpe toutefois à +1,5%.
Mais replacé dans une perspective plus longue, l’écart est frappant : -14,8% en juillet et -7,1% depuis janvier par rapport à la période pré-Covid. Une preuve supplémentaire que le marché n’a toujours pas retrouvé son niveau d’avant-crise sanitaire.
Neuf en chute libre, occasion en repli
Si le marché du VO résiste encore un peu, celui du VN continue sa descente aux enfers : -7,7% en juillet (116 376 immatriculations), soit une dégringolade de -32,4% comparé à juillet 2019. Depuis janvier, les ventes de voitures neuves reculent de -7,9% par rapport à 2024 et de -28,4% par rapport à 2019.
Conséquence directe : le rapport VO/VN atteint 4,21, son plus haut niveau de l’année. Autrement dit, pour chaque voiture neuve vendue, plus de quatre voitures d’occasion trouvent preneur.
Marques françaises sous pression
Les constructeurs hexagonaux conservent la tête du marché avec 47% de part de marché, mais reculent de -4,4% en volume. La baisse est particulièrement marquée chez Stellantis (-8,5%), dont les performances 2024 avaient été artificiellement gonflées par des ventes tactiques, notamment chez Opel et Fiat. Renault limite mieux la casse, mais reste impacté par le ralentissement général.
Des occasions plus âgées qui séduisent
Le grand perdant du mois de juillet est sans conteste le segment des occasions très récentes (moins d’un an), qui s’effondre de -20,2%. Les véhicules de 2 à 5 ans ne font guère mieux avec -13,2%.
Résultat : les occasions de moins de 5 ans ne représentent plus que 34,2% du marché (contre 38,8% en juillet 2024).
À l’inverse, les véhicules de plus de 16 ans progressent fortement (+10,9%) et séduisent une clientèle à la recherche de prix accessibles. Sans surprise, le diesel domine encore ce segment avec 56,1% des ventes.
Carburants : l’électrification marque le pas
Les motorisations thermiques traditionnelles reculent en juillet : -6,7% pour le diesel, -7,7% pour l’essence.
Les véhicules électrifiés (hybrides et électriques) poursuivent leur croissance avec +20,5% depuis le début de l’année… mais enregistrent pour la première fois en juillet un léger ralentissement. Une inflexion qui pourrait annoncer une phase de stabilisation, après plusieurs années de progression constante.
Perspectives : août décisif
Pour Vincent Hancart, Directeur Général d’AutoScout24 France, la situation reste fragile :
« En juillet, le marché de l’occasion n’est pas épargné par l’instabilité du secteur. Il enregistre une perte de -4,0%. Sur les sept premiers mois de l’année, le bilan reste positif à +0,1% (+1,5% à jours ouvrés constants). Mais la tendance saisonnière est préoccupante, et le mois d’août pourrait faire basculer le marché dans le rouge. »
Ce qu’il faut retenir
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Marché VO en baisse : -4,0% en juillet, +0,1% depuis janvier.
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VO/VN à 4,21 : record de l’année, reflet de la crise du neuf.
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Occasions jeunes en chute : -20,2% pour les véhicules d’1 an ou moins.
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Occasions âgées en hausse : +10,9% pour les plus de 16 ans.
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Diesel en recul mais encore dominant sur le vieux parc.
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Electrifiés en croissance ralentie, signe d’une possible normalisation.
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