Essai Alfa Romeo Stelvio Intensa : un souffle d’or sur les routes d’Île-de-France

À quelques encablures de Paris, entre les allées bordées de haies champêtres et les routes sinueuses de la vallée de Chevreuse, l’Alfa Romeo Stelvio Intensa s’est offert une escapade au départ d’une ferme restaurée du Tremblay-sur-Mauldre. Une base idéale pour prendre le volant d’un SUV qui revendique fièrement son appartenance au patrimoine milanais tout en affirmant une élégance à l’italienne que peu d’engins de cette catégorie osent encore revendiquer.

Une série spéciale aux accents nobles

Intensa. Le mot claque comme une promesse. Chez Alfa Romeo, il n’est pas question de proposer une finition haut de gamme comme un simple exercice marketing. Il s’agit d’un hommage vibrant à une certaine idée du luxe sportif, d’une interprétation contemporaine de la noblesse automobile que la marque distille depuis ses origines. Et sur ce Stelvio, cette quête d’élégance prend un visage inédit.

La finition Intensa se reconnaît au premier coup d’œil grâce à ses jantes de 20 pouces en finition mate, ornées de détails dorés qui captent la lumière avec une subtilité précieuse. Les étriers noirs soulignés d’or, les coques de rétroviseurs décorées du drapeau italien, la teinte exclusive Vert Montréal de notre modèle d’essai : tout concourt à transformer le Stelvio en sculpture roulante, sans jamais sombrer dans l’ostentation. C’est de l’artisanat appliqué à l’automobile, avec ce supplément d’âme typiquement transalpin.

Un habitacle à l’italienne

À bord, la tonalité havane domine. La console centrale en cuir, les surpiqûres coordonnées sur les sièges sport, les inserts en Alcantara noir et le volant à méplat orné de coutures havane composent un univers chaleureux, raffiné et sensuel. On sent dans chaque couture le souci du détail, l’envie de faire bien, mais aussi de faire différent. Le logo brodé sur les appuie-têtes et l’inscription « Intensa » sur l’accoudoir central viennent signer discrètement une ambiance premium sans froideur.

L’ergonomie reste fidèle à l’esprit Alfa Romeo : le combiné d’instrumentation numérique est lisible, les palettes en aluminium solidaires de la colonne de direction tombent parfaitement sous les doigts, et le sélecteur de mode DNA reste l’un des rares dispositifs du genre à modifier réellement le caractère du véhicule.

Sous le capot, deux offres, un caractère

Le Stelvio Intensa se décline en deux motorisations diesel (160 ch en propulsion, 210 ch en Q4) et une version essence forte de 280 chevaux. C’est cette dernière que nous avons retenue pour cet essai dans les Yvelines, une région dont le relief modéré et les routes vallonnées offrent un terrain de jeu idéal pour explorer les qualités dynamiques du SUV milanais.

Le quatre cylindres 2.0 turbo essence GME, associé à la transmission intégrale Q4 et à la boîte automatique à huit rapports, délivre une poussée franche, linéaire, mais toujours maîtrisée. Ce Stelvio n’a rien d’une brute épaisse : il sait rester feutré à bas régime et ne devient vocal que lorsqu’on sollicite franchement l’accélérateur, entre deux épingles forestières. La réponse est immédiate, le couple bien présent dès 2 000 tr/min, et les relances assurées en toutes circonstances.

Mais ce qui séduit avant tout, c’est le châssis. Doté de la suspension à contrôle dynamique SDC, le Stelvio Intensa gomme les irrégularités sans jamais s’abandonner à la mollesse. À rythme soutenu sur les petites routes sinueuses menant à Neauphle-le-Château ou Dampierre-en-Yvelines, il conserve un aplomb bluffant, presque irréel pour un SUV de près de 1,8 tonne. Le train avant est incisif, la direction d’une précision remarquable, et les mouvements de caisse parfaitement contenus. Une performance qui rappelle que ce Stelvio partage son ADN avec la Giulia, conçue à l’origine sur une plateforme pensée pour la propulsion.

Luxe discret, technologie complète

À 66 300 €, le Stelvio Intensa n’est pas donné, mais il justifie son tarif par une dotation sans faille : sièges électriques chauffants avec mémoire, système audio Harman Kardon, conduite autonome de niveau 2, éclairage d’ambiance, affichage tête haute, et bien sûr, tout l’attirail sécuritaire moderne. Contrairement à certaines allemandes qui réclament un passage obligé par le configurateur pour être correctement équipées, le Stelvio Intensa joue la carte du tout inclus. Et c’est appréciable.

À l’usage, l’infodivertissement reste perfectible : si l’interface est fluide et l’écran bien intégré, l’expérience utilisateur mériterait encore plus de raffinement graphique et d’ergonomie. Mais c’est un détail dans un ensemble qui privilégie avant tout le plaisir de conduite et l’esthétique sensorielle.

Une philosophie rare

Ce Stelvio Intensa, on ne l’achète pas par hasard. Il s’adresse à ceux qui veulent rouler autrement, avec panache, sans renier la performance ni le confort. En offrant un supplément d’âme à un SUV déjà séduisant dans sa forme classique, Alfa Romeo réussit ici une interprétation subtile de son héritage. Intensa ? Oui, dans chaque geste. Dans chaque détail. Dans chaque virage.

Et au moment de repartir de la ferme du Tremblay-sur-Mauldre pour retrouver les grands axes, on se surprend à ralentir, à profiter. D’une ligne de crête, d’un reflet sur la carrosserie, d’un souffle mécanique. Car c’est cela, le luxe ultime : une voiture qui vous rappelle à chaque instant pourquoi vous aimez conduire.