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Pourquoi on peut aimer les voitures sans aimer conduire vite

On nous a longtemps fait croire que pour aimer les voitures, il fallait aimer la vitesse. Que le vrai passionné se reconnaît à son goût pour la performance, aux chevaux cachés sous le capot, aux temps au tour sur circuit. Mais si l’on écoutait un peu plus les femmes qui aiment l’automobile, on entendrait une autre voix. Moins bruyante, moins tournée vers la conquête du chrono. Une voix plus sensible, plus émotionnelle — et tout aussi légitime.

Car aimer les voitures, ce n’est pas forcément aimer rouler vite. C’est aussi aimer regarder une carrosserie, ressentir une matière sous les doigts, humer une odeur de cuir, de plastique, de pluie sur la tôle chaude. C’est tomber amoureuse d’une ligne de pavillon, d’un tableau de bord qui vous accueille avec douceur. C’est se souvenir de la voiture de sa mère, du clac d’une portière qui se ferme, d’un trajet au crépuscule où tout semble possible.

Un autre rapport au plaisir de conduite

Le plaisir de conduire n’est pas un absolu uniforme. Il peut naître d’une accélération forte, certes. Mais aussi d’un virage bien négocié sans effort. D’un moteur silencieux sur une route de campagne, quand les enfants dorment à l’arrière. D’un système audio qui transforme l’habitacle en salon d’écoute. Ou simplement du sentiment de liberté que procure l’idée d’aller où l’on veut, quand on veut.

Chez beaucoup de conductrices, ce plaisir est moins lié à la vitesse qu’au confort, à la sécurité, à la sensation de contrôle. Ce n’est pas une question de compétence, mais de priorité. Et si ce regard féminin reste trop peu entendu dans le récit automobile, il mérite aujourd’hui toute sa place.

L’élégance plutôt que la démonstration

Ce goût pour la subtilité se retrouve aussi dans le choix des modèles. Beaucoup de femmes passionnées préfèrent une voiture bien dessinée à une voiture tapageuse. Une configuration intérieure harmonieuse à une fiche technique criarde. Une Peugeot 404 à une GT-R. Une Fiat 500 Jolly à une Porsche GT3 RS. Le charme, le détail, la poésie de l’objet comptent autant — sinon plus — que la vitesse de pointe.

Cela ne signifie pas que les femmes ignorent la mécanique. Bien au contraire. Celles qui s’intéressent à l’automobile le font souvent avec minutie. Mais elles le font pour comprendre, pour se sentir à l’aise, pas pour dominer. Il y a dans ce rapport une forme d’intelligence émotionnelle que l’univers automobile gagnerait à valoriser.

Remettre en cause une culture du mépris

Pendant trop longtemps, les femmes ont été cantonnées dans l’univers automobile à des rôles périphériques. Passagères, hôtesses, décoratrices. Celles qui osaient s’afficher comme passionnées se retrouvaient face à des regards condescendants. Comme si leur amour de la voiture n’était pas complet s’il n’incluait pas l’envie de « taper dedans ».

Aujourd’hui encore, il faut souvent justifier que l’on préfère la douceur d’une Citroën C6 à la brutalité d’une BMW M2. Comme si le plaisir ne pouvait être que violent, sec, agressif. C’est une vision binaire, dépassée. Et c’est tout l’objet de envoiturecarine.fr que de proposer autre chose : un espace où l’on parle bagnoles avec finesse, respect et curiosité.

Aimer les voitures, à sa manière

Aimer les voitures, ce n’est pas entrer dans une norme viriliste. C’est créer un lien personnel avec un objet mobile, chargé de culture, de souvenirs, d’envies. Ce lien peut être technique, esthétique, symbolique. Il peut être fluide, changeant. Et il a le droit d’exister en dehors des standards imposés.

Alors non, je n’aime pas spécialement conduire vite. Ce n’est pas mon truc, pas mon frisson. Mais j’aime les voitures. Profondément. Et j’en parle avec la même passion que celles et ceux qui cherchent le meilleur chrono. Ma route n’est pas la leur. Mais elle mérite autant d’attention.




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