Audi Q3 SUV

Audi promet un retour à la simplicité dans son design

Chez Audi, le design est en crise. La marque qui s’était imposée dans les années 1990 et 2000 grâce à une esthétique épurée, inspirée du Bauhaus, s’est progressivement perdue dans des lignes trop complexes, parfois agressives, et surtout loin de l’élégance fonctionnelle qui avait forgé son identité. Bonne nouvelle : Audi en est consciente. Et la maison d’Ingolstadt promet un retour à plus de clarté.

La prise de conscience

Ces dernières années, l’ADN Audi semblait brouillé. Là où l’Audi 80, l’Audi 100 ou l’iconique ur-Quattro imposaient une évidence stylistique, les modèles récents multiplient les plis, les arêtes et les effets de lumière. Le « singleframe », cette calandre devenue signature de la marque, a évolué d’un simple signe distinctif sur les V8 vers un élément hypertrophié, imposé à toute la gamme.

« Aujourd’hui, nous jouons beaucoup avec la lumière et l’ombre », reconnaît Gary Telaak, designer extérieur d’Audi. « Ces artifices servent à corriger des proportions que la technique ne permet pas toujours d’obtenir naturellement. Mais nous avons sans doute atteint le pic de ce type de design. »

Massimo Frascella, l’homme du renouveau

Consciente du problème, Audi est allée chercher l’un des designers les plus respectés du moment : Massimo Frascella, ex-JLR. L’homme a dessiné les Range Rover et Range Rover Sport actuels, mais surtout le dernier Land Rover Defender. Trois modèles immédiatement identifiables, à la fois modernes et intemporels, où la simplicité sert la reconnaissance. Audi a besoin de cette vision pour retrouver la sienne.

Vers des lignes plus sobres

Lors d’un événement célébrant les 60 ans du design moderne Audi, Telaak a confirmé la volonté de « traiter la peau sans la surcharger » et de « laisser de côté ce qui n’est pas nécessaire ». L’idée n’est pas de renier les avancées techniques — comme l’expression visuelle du quattro avec des passages de roue marqués — mais d’éviter la surenchère.

Cette philosophie pourrait s’illustrer dès le prochain salon de Munich en septembre, où un concept doit annoncer la nouvelle ère stylistique d’Audi.

Le cas particulier des RS

La difficulté, admet Telaak, sera de trouver le bon ton pour les modèles RS. Les RS2 Avant et RS4 B5, sobres au point de passer inaperçues, appartiennent au passé. Aujourd’hui, les clients attendent des modèles plus expressifs, voire radicaux. « Il faut respecter la communauté RS », explique le designer. « Elle est devenue plus extrême, plus démonstrative. Le défi est de trouver l’équilibre entre cette attente et la pureté Audi. »

Retrouver la logique Audi

Au fond, ce que recherche Audi, c’est le retour d’une logique lisible. « Prenez l’A3 », souligne Telaak. « Son architecture, sa structure, ce C-pilier massif : tout cela la rend immédiatement identifiable. Il y a des plis, mais pas trop. C’est ça, Audi. »

Après des années d’exubérance forcée, la marque semble donc prête à renouer avec ce qui avait fait sa force : un design intemporel, rationnel, mais toujours chargé de caractère. Une simplicité apparente qui, paradoxalement, est la plus difficile à atteindre.




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