Cinéma : La Pontiac GTO de Boyhood

Peut-être n’avez vous pas vu Boyhood lors de sa sortie au cinéma (255 000 spectateurs en France) mais vous ne pouvez plus ne pas connaître le titre de ce film.

Nominé 5 fois aux Golden Globe Award, il en a remporté 3, Meilleur Film Dramatique, Meilleure Actrice et Meilleur Réalisateur.

Jamais mélodramatique, jamais triste, jamais complètement drôle, ce film, c’est juste la vie. La vie de famille. L’enfance. L’adolescence. L’âge adulte. La transformation d’un petit garçon de 6-7 ans jusqu’à ses 17-18 ans. L’évolution de sa famille autour de lui, sa grande soeur, ses parents divorcés. On suit leurs relations, et les changements qui opèrent dans leurs vies.

Dans cette belle histoire, Ethan Hawke est propriétaire d’une magnifique voiture, la Pontiac GTO de 1968. Cette voiture est d’ailleurs considérée comme la première « muscle car » de l’histoire de l’auto. Je préfère vous citer quelques explications venant tout droit de notre meilleur ami à tous : Wikipédia !

 » L’appellation « GTO » est inspirée par la Ferrari 250 GTO et signifie Gran Turismo Omologato (« homologuée pour courir en grand tourisme »). Jim Wangers, responsable du budget de l’agence de publicité de Pontiac et coureur automobile, encourage fortement le projet. Ayant bien étudié les besoins de la jeune clientèle par rapport à la performance et au prix abordable des voitures intermédiaires, il sait que la GTO devrait avoir du succès.

Le directeur des ventes de l’époque, Frank Bridges, faisant une estimation des ventes assez pessimiste, limite la production à 5 000 Tempest GTO pour l’année de production 1964. L’option GTO est un succès instantané dès les premières semaines, obligeant Pontiac à réviser ses chiffres. Vers la fin de l’année du modèle 1964, 32 450 Tempest GTO ont vu le jour, soit plus de six fois l’évaluation de Bridges.

Grâce à l’option GTO, une nouvelle gamme de voitures est née : les muscle cars.

La réplique à ce succès inattendu ne se fait pas attendre longtemps avec des voitures telles que le Chevrolet Chevelle SS-396, Oldsmobile 442, Ford Fairlane GT, Mercury Cyclone GT, Plymouth Road Runner, Dodge Super Bee et le Charger Daytona. C’est pourquoi en 1969, la GTO « The Judge » (« Le Juge ») voit le jour, celle-ci deviendra un succès à son tour, rappelant l’origine du GTO.

L’ère des muscle cars prend fin au début des années 1970, presque aussi vite qu’elle est apparue, découragée par des coûts d’assurance montant en flèche, les soucis à propos de la sécurité routière, les réglementations de plus en plus strictes sur l’émission des polluants (Clean Air Act).

Durant onze années, le GTO aura représenté la performance à prix abordable et s’est établi comme étant le premier muscle car de série. » Clap de fin en 1974… Voilà pour l’histoire de la voiture. Dans le film, elle a son importance au fil du temps, c’est la voiture que possède le papa divorcé qui vient chercher ses enfants pour aller passer des week-ends ensemble. Elle a d’ailleurs été promise comme cadeau d’anniversaire pour les 16 ans du fiston.

C’est aussi assez amusant de voir ce qui change matériellement ou moralement autour d’eux, que ce soit les consoles, les jeux, la musique, les films, les téléphones, les conversations au sujet des réseaux sociaux. On passe de 2002 à 2013 sans que rien ne puisse être écrit 10 ans à l’avance pour être tourné dans des conditions réelles. En 2002, Richard Linklater ne pouvait pas écrire une histoire en parlant de Facebook, ou en imaginant un gamin jouer à la Wii… Il a juste décidé de suivre un petit garçon pendant 12 ans, et a écrit l’histoire au fur et à mesure. Parfois même écrire une scène la veille avec toute l’équipe.

Les acteurs sont excellents, je ne trouve pas d’autres mots. Ils ont accepté ce projet dingue de tourner tous les ans un chapitre de l’histoire. C’est un peu comme accepter un CDD de 12 ans pour un film, c’est du jamais vu ! On peut ne pas aimer Richard Linklater et ses films précédents. En ce qui me concerne, j’étais fan ayant vu une trilogie que l’on peut qualifier aussi de très « rare » : « Before Sunrise (1995) – Before Sunset (2004) – Before Midnight (2013) ».

Le budget de ce film : 4 M de $. Il en a déjà rapporté 10 fois plus. Il a été cité comme étant le film à voir en 2014 par quasiment tous les journalistes de cinéma aux USA. Au delà des prix déjà remportés, Boyhood est également nominé pour 6 Oscars. Un vrai coup de coeur pour moi (et non, 2h45 ça n’est pas long quand le film est aussi bon !)




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